Raphaëlle Goupil

Appartenant à mon arrière grand-père le capitaine Jean Jannin 
(militaire de carrière dans l'infanterie, plus tard colonel)

Il naît le 28 septembre 1882 à Brest. Il appartient au 135e régiment d'infanterie, basé à Angers. L'effectif total était de 3323 hommes, et 123 chevaux et mulets. Le 1er août 1914 parvient l'ordre de mobilisation générale. Du 2 au 4, le régiment se mobilise et les réservistes arrivent à la caserne. Le 5 août, il quitte Angers. Le lieutenant Jean Jannin commande la 3e section de mitrailleuses.

Le régiment se porte en Lorraine. Il participe à la bataille de Charleroi. Pertes pour le régiment: 17 officiers, 1500 blessés, tués ou disparus. Pour la seule journée du 22 août, l'armée française perd 27000 hommes. La période du 24 au 29 août correspond à la retraite générale de l'armée française après Charleroi. Le 30 août a lieu le combat de Faux. La contre-attaque française est stoppée après 500m par l'artillerie allemande. Les pertes sont de 11 officiers et 1100 hommes. Et les trois sections de mitrailleuses n'existent plus. Le lieutenant Jannin passe au 3e bataillon, commandant de la 10e compagnie. Le régiment est renforcé par l'arrivée de réservistes, ce qui porte son effectif à 5075 hommes.
Le 5 septembre parvient l'ordre du maréchal Joffre ordonnant la reprise de l'offensive. La bataille de la Marne commence. Les pertes du 6 au 28 septembre sont de 22 officiers et 1469 hommes pour le régiment mais la bataille de la Marne se solde par une victoire. Après une retraite de 200 km, l'armée française est parvenue à arrêter l'ennemi et à le poursuivre sur 80 km. Le lieutenant Jean Jannin est nommé capitaine.
Le 20 octobre, le régiment est transporté sur Ypres et Zonnebecke dans la direction de Passchendaele pour la bataille de l'Yser. L'ennemi cherche à s'emparer d'Ypres, les pertes sont nombreuses. La plupart des officiers et des sous-officiers, ainsi qu'une grosse partie de l'effectif, sont mis hors de combat. Le 12 novembre, lors d'une violente attaque dans le secteur de Broodseinde - Zonnebecke, préparée par 3 jours de pilonnage menée par l'artillerie allemande, la première ligne est enfoncée et une partie du 135e est tuée ou fait prisonnier. Du 135e régiment, il ne reste plus que 12 officiers et 705 hommes.

Pour plus d'information sur l'historique du 135e régiment d'infanterie, cliquez ici
(source : Ancestramil)

Le capitaine Jean Jannin est désormais prisonnier de guerre, aux mains des Allemands. Il est envoyé sur le camp de prisonniers pour officiers d'Osnabrück en Westphalie, puis sur celui de Wahmbeck. Suite à des tentatives d'évasions, il est envoyé au camp de représailles de Halle en 1916. Suite à une nouvelle tentative d'évasion, il est transféré au fort d'Ingolstadt, en Bavière. S'y trouvent également le capitaine Charles de Gaulle (plus tard, général et Président de la République Française), le lieutenant russe Mikhaïl Toukhatchevski (plus tard, maréchal. Exécuté en 1937 sur ordre de Staline) et le futur général Georges Catroux. Ce fort servait alors de camp de représailles pour officiers. Les Allemands y envoyaient les officiers les plus récalcitrants. Il inspira à Renoir le film La grande illusion. En mai 1918, suite à la dissolution du fort d'Ingolstadt, Charles de Gaulle et Jean Jannin sont transférés ensemble à la forteresse de Wülzburg, près de Weissenburg (Bavière). Ils y resteront (malgré les multiples tentatives d'évasion de de Gaulle), ainsi que Georges Catroux, jusqu'à la fin de la guerre. Jean Jannin sera fait chevalier de la légion d'honneur.

Prise lors d'une permission en octobre 1914

 Pour accéder au Journal de Marche et d'Opération de son régiment, à la date du 12 novembre 1914 
 (source : Ministère de la Défense)


Fiche du Capitaine Jean Jannin (source : Comité International de la Croix-Rouge)

Registre du camp de prisonniers de guerre d'Osnabrück (source : Comité International de la Croix-Rouge)

Registre du camp de prisonniers de guerre de Wahmbeck (source : Comité International de la Croix-Rouge)

Registre d'évacuation sur le camp de représailles de Halle (source : Comité International de la Croix-Rouge)

registre d'évacuation du fort d'Ingolstadt vers Wülzburg (source : Comité International de la Croix-Rouge)

registre d'évacuation du fort d'Ingolstadt vers Wülzburg (source : Comité International de la Croix-Rouge)

Registre de lager du camp de prisonniers de guerre de Wülzburg (source : Comité International de la Croix Rouge)



Appartenant au lieutenant Joseph Maurice de Blesson. Classe 1900
Incorporé dans le 14e régiment de chasseurs à cheval puis le 27e régiment de dragons, 13e groupe d'automitrailleuses

Il naît le 28 avril 1882 à Lyon. Il s'engage dans l'armée le 25 avril 1901 et est déclaré en disponibilité, dans la réserve de l'armée active, le 25 avril 1908. Il exerçait avant guerre la profession de secrétaire de rédaction pour le journal Le Matin, mais il est rappelé dans l'armée à la mobilisation générale le 2 août 1914. D'abord dans le 14e régiment de chasseurs à cheval, puis dans le 27e régiment de dragons, 13e groupe d'automitrailleuses à cheval en mars 1917. Il sera fait chevalier de la légion d'honneur et recevra la croix de guerre avec étoile de vermeil (cité à l'ordre du 21e corps d'armée) le 20 juin 1918 : "sous un violent bombardement, il a contribué tout le jour au maintien de nos positions tout près de l'ennemi qui commençait à l'encercler. L'une de ses voitures étant immobilisée, il l'a fait remorquer, pousser à la main toujours sous le feu. A ramené au complet sa section que l'on croyait cernée et prisonnière".
Il est démobilisé le 4 mars 1919, gazé et invalide pour cause de sclérose pulmonaire. 

Plaque d'identité d'officier en argent
En France, la décision est prise en 1881 de munir les militaires de plaques d’identité afin d’assurer la tenue de leur état civil en cas de décès et d’assurer leur succession. Sur une face sont inscrits le nom et le prénom du soldat ainsi que la date et la classe de recrutement ; sur l’autre face, le nom de la ville de subdivision de région d’incorporation et le numéro de registre matricule du recrutement. En cas de décès, la plaque devait suivre le livret militaire du défunt. Au début de la guerre, les soldats portaient leur plaque d'identité autour du cou. Rapidement une deuxième plaque d'identité est distribuée, portée en gourmette, ceci en raison du grand nombre de décapités dont on ne retrouve pas la plaque.

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